Comme chaque automne, le Gouvernement a déposé le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour l’année à venir (1). Plusieurs mesures sont évoquées pour modérer les dépenses de santé en 2025, parmi lesquelles une baisse du remboursement chez le médecin et la sage-femme de 70 % du tarif à 60 %. Une décision qui n’est pas sans conséquence pour les mutuelles et les assurés.
La consultation chez le médecin passe de 26,50 € à 30 €
Cette revalorisation de tarif est conforme à la convention médicale négociée entre les professionnels de santé et l’Assurance Maladie. Dès le 22 décembre 2024, la consultation chez le médecin généraliste coûtera ainsi 3,50 € de plus et passera à 30 €.
Rappelons qu’aujourd’hui, la Sécurité sociale rembourse 70 % du tarif de convention, les 30 % restants sont à la charge des mutuelles santé ou des patients. Après l’entrée en vigueur de ce nouveau tarif, le reste à charge pour le patient s’élèvera donc à 11 € (2), contre 9,95 € (2) actuellement.
Pour les patients disposant d’une mutuelle, cette somme (appelée ticket modérateur) pourra être entièrement remboursée. Les 2,5 millions de Français sans complémentaire santé devront quant à eux assumer des frais plus élevés pour se soigner, d’autant que la prise en charge de la Sécurité sociale va encore baisser.
La prise en charge de la Sécurité sociale passe de 70 % à 60 % du tarif
Pour maîtriser les dépenses de santé, le PLFSS 2025 prévoit également une baisse de remboursement de la part de l’Assurance Maladie. Concrètement, si vous consultez un médecin ou une sage-femme, vous ne serez remboursé qu’à 60 % contre 70 % aujourd’hui.
En bref, pour une consultation à 30 €, la prise en charge de la Sécurité sociale s’élèvera l’an prochain à 16 € (2), contre 19 € (2) actuellement.
Même si cette mesure semble à première vue indolore pour les assurés disposant d’une couverture santé, ce transfert des charges vers les organismes complémentaires n’est pas sans conséquence. En effet, pour être à l’équilibre financier, les mutuelles devront répercuter ce coût supplémentaire sur leurs tarifs. Les prix des mutuelles en 2025 risquent donc à nouveau de bondir, après une hausse de plus de 8 % déjà en 2024.
Un désengagement progressif de la Sécurité sociale au profit des mutuelles santé
Cette baisse de remboursement traduit la volonté du Gouvernement de réaliser des économies notables sur les dépenses de santé. Déjà, en 2023, la Sécurité sociale réduisait sa participation dans les soins dentaires courants pour mettre l’accent sur la prévention afin d’éviter les soins coûteux et longs. Une mesure unilatérale largement décriée par les mutuelles, qui doivent désormais assumer une charge supplémentaire estimée à un demi-milliard d’euros par an.
Malgré l’injonction du Gouvernement envers les mutuelles de limiter la hausse des cotisations, les assurés paieront inévitablement le prix de ces mesures. Certes, les personnes les plus fragiles – à savoir les patients relevant d’une ALD (affection longue durée) ou bénéficiant de la Complémentaire Santé Solidaire (C2S) – devraient être protégées, mais la majorité des Français verront leurs frais augmenter.
Trouver une mutuelle “rentable” dans ce contexte inflationniste
En dépit de ces hausses de tarifs année après année, certains acteurs s’engagent pour aider les assurés à trouver des solutions adaptées à leur budget santé, sans pour autant renoncer à une prise en charge de qualité.
C’est le cas de notre comparateur, qui propose depuis cet automne un classement des offres de mutuelle par rapport qualité/prix. Les assurés savent ainsi s’ils en ont pour leur argent, ou s’il vaut mieux passer leur chemin face à certains contrats au tarif (trop) alléchant…
(1) PLFSS 2025 (2) déduction faite de la participation forfaitaire obligatoire de 2 €