Votre médecin peut vous conseiller de consulter un kinésithérapeute dans différentes situations : après une blessure, pour traiter des douleurs chroniques, à la suite d’un AVC ou encore après une intervention chirurgicale. Pour bénéficier d’un remboursement, la consultation chez le kiné doit se faire dans le cadre du parcours de soins coordonnés, après avoir remis à ce professionnel de santé une ordonnance médicale de la part de votre médecin, indiquant notamment le nombre de séances prévu.
Quel est le prix d’une séance chez le kinésithérapeute ? Quel remboursement attendre de la Sécurité sociale et votre mutuelle santé ? Nos réponses.
Combien coûte une séance de kiné ?
Le prix d’une séance chez le kinésithérapeute varie selon le motif. Pour la rééducation d’un membre, qui est le cas le plus classique, le tarif fixé par la Sécurité sociale est de 16,13 €.
Toutefois, ce tarif peut atteindre 33 € pour le traitement d’un lymphœdème (gonflement d’un membre lorsque la lymphe ne circule pas normalement et s’accumule dans les tissus), notamment après l’ablation des ganglions dans le cadre d’un cancer du sein.
Un kinésithérapeute conventionné ne peut pas facturer un montant plus élevé que celui indiqué par la Sécurité sociale, sauf si les soins sont pratiqués :
- en dehors des horaires d’ouverture (la nuit par exemple),
- en dehors du lieu médical (lieu de travail par exemple),
- à domicile, sans prescription du déplacement par le médecin.
Dans tous les cas, les kinésithérapeutes se doivent d’afficher leurs tarifs dans leur salle d’attente.
Si vous vous demandez si votre praticien est conventionné ou non, vous pouvez lui poser la question ou consulter la liste des kinésithérapeutes sur l’annuaire des professionnels de santé proposé par Ameli.
Est-ce que le kiné est remboursé par la Sécurité sociale ?
Lorsqu’elles sont réalisées dans le cadre du parcours de soins coordonnés, c’est-à-dire que vous disposez d’une ordonnance de votre médecin traitant, les séances chez le kiné sont remboursées par l’Assurance Maladie à hauteur de 60% du tarif de convention.
Vous devez néanmoins vous acquittez de la franchise médicale de 1 €, qui reste à votre charge même si vous disposez d’une complémentaire santé.
Dans certains cas, la prise en charge de la Sécurité sociale est de 100 % :
- pour les personnes atteintes d’une affection longue durée (ALD),
- les patients mineurs,
- les personnes ayant subi un accident du travail…
En revanche, si vous consultez un kinésithérapeute sans ordonnance, le remboursement de la Sécurité sociale tombe à 30 %.
Bon à savoir : La Sécurité sociale ne prend en charge qu’un nombre limité de séances, et ce en fonction de la situation de votre rééducation. N’hésitez pas à vous renseigner pour savoir à combien de séances remboursées vous avez droit. |
Est-ce que la mutuelle rembourse les séances de kiné ?
La prise en charge de la kinésithérapie peut être partielle ou totale, selon votre complémentaire santé.
Avec un remboursement à 100 % : votre mutuelle couvre seulement le ticket modérateur. Elle complète ainsi la prise en charge de la Sécurité sociale, à hauteur du tarif de convention. Les dépassements d’honoraires éventuels sont à votre charge.
Avec un remboursement supérieur à 100 % (ex : 150 ou 200 %) : si votre kiné pratique des tarifs plus élevés, votre mutuelle peut rembourser tout ou partie des dépassements.
Certaines complémentaires santé peuvent conditionner le remboursement des frais de rééducation, par exemple uniquement si le patient dispose d’une prescription médicale. Soyez donc attentif aux conditions de remboursement. |
Notre conseil : dans le cas d’une mutuelle senior, il est essentiel de vérifier si la prise en charge des séances de kinésithérapie est suffisante, car ces soins deviennent souvent plus nécessaires avec l’âge.
Quelle mutuelle rembourse le kinésithérapeute ?
La plupart des mutuelles prennent en charge la kinésithérapie à hauteur de 100 % de la base de remboursement. Cette couverture est souvent suffisante car les kinés sont généralement conventionnés et appliquent les tarifs de la Sécurité sociale.
Certains contrats de mutuelle peuvent également proposer un remboursement plus important et couvrir ainsi les dépassements d’honoraires.
Le kiné appartient à la famille des “auxiliaires médicaux” : pour connaître le remboursement prévu par la complémentaire santé, c’est cette ligne du tableau de garanties qu’il vous faudra consulter.
Remboursement du kinésithérapeute : quelles sont les démarches à effectuer ?
Tout d’abord, vos séances de kinésithérapie doivent être prescrites par un médecin traitant après un rendez-vous avec ce dernier (par consultation physique ou téléconsultation). Le remboursement du kiné par la Sécurité sociale est en effet plus important si vous disposez d’une ordonnance.
Selon le type de séance dont vous avez besoin, il vous faudra éventuellement faire une demande d’accord préalable auprès de votre Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM).
Si c’est le cas, vous avez 30 jours après la consultation pour obtenir l’accord, puis 30 jours pour commencer les séances après réception du document.
En cas de remboursement sans ordonnance
Aller chez le kinésithérapeute sans ordonnance signifie que la Sécurité sociale ne remboursera que 30 % du prix de la consultation. À ceci s’ajoute que le remboursement du kiné assuré par les mutuelles est souvent soumis à condition : vous risquez de ne pas en bénéficier si vous êtes en dehors du parcours de soins coordonnés.
En cas d’urgence (par exemple, la fracture d’un membre), le chirurgien peut vous prescrire des séances de kinésithérapie sans qu’il soit nécessaire de consulter le médecin traitant.
Les séances de kinésithérapie prises en charge
Voici la liste des prestations remboursées par la Sécurité sociale, le tarif de convention ainsi que le reste à charge :
Acte | Tarif Sécu | Remboursement RO* |
---|---|---|
Rééducation d’un membre (épaule, coude, main, hanche, genou, pied) | 16,13 € | 9,68 € |
Kiné respiratoire | 18,27 € | 10,96 € |
Rééducation pour rachialgies (lombalgies, cervicalgie, dorsalgie) | 16,13 € | 9,68 € |
Rééducation rachis + membre | 20,43 € | 12,26 € |
Rééducation du périné | 18,27 € | 10,96 € |
Drainage lymphatique des deux jambes | 19,35 € | 11,11 € |
Rééducation neurologique hémiplégie | 19,35 € | 11,11 € |
Rééducation vestibulaire | 15,05 € | 8,53 € |
*par le Régime Obligatoire – hors franchise médicale
En sachant qu’une rééducation peut durer jusqu’à 20 séances dans certains cas (voire beaucoup plus), posséder une mutuelle santé est particulièrement intéressant pour réduire les frais liés au kinésithérapeute.
Si vous consultez un kinésithérapeute non conventionné, de bonnes garanties seront essentielles afin d’absorber le coût de chaque séance.
Obtenir un accord préalable
Attention, en fonction du nombre de séances, un accord préalable peut être demandé pour poursuivre le traitement et obtenir le remboursement du kiné.
Il s’agit d’une autorisation que le patient doit obtenir de la part de l’Assurance Maladie avant de continuer ou de commencer un traitement au-delà d’un certain nombre de séances spécifié par les référentiels de la Haute Autorité de Santé (HAS). Par exemple :
- Libération du nerf médian au canal carpien : dès la première séance
- Entorse externe récente de la cheville : à partir de la 11ème séance
- Après fracture de l’extrémité distale des deux os de l’avant-bras : à partir de la 26ème séance
L’accord préalable permet à l’Assurance Maladie de contrôler les dépenses de santé en s’assurant que les traitements fournis sont nécessaires et basés sur des preuves de leur efficacité.
Les séances de kinésithérapeute qui ne sont pas prises en charge
La Sécurité sociale ne rembourse généralement pas certains types de séances de kinésithérapie jugées non essentielles ou considérées comme des soins de confort.
Parmi celles-ci, nous avons :
- Les séances de réflexologie
- Les massages bien-être relaxants sans prescription médicale
- Les ateliers de prévention qui ne sont pas liés à une rééducation médicale
Les traitements de kinésithérapie à visée esthétique, tels que les soins anticellulite ou les massages amincissants, ne bénéficient pas non plus de remboursement car ils ne possèdent pas de justification médicale. De même, les activités telles que le Pilates et le yoga, sauf si elles sont prescrites dans un cadre de rééducation, ne sont généralement pas couvertes.
Enfin les séances de cryothérapie ou de balnéothérapie, utilisées pour le bien-être plutôt que pour le traitement médical, ne sont pas non plus remboursées.
A noter : Selon les cas, ces dépenses peuvent toutefois être prises en charge par une mutuelle santé qui inclut un forfait dédié à la médecine douce par exemple.
Quand faut-il se rendre chez le kinésithérapeute ?
Voici les cas les plus courants où la kinésithérapie est indiquée :
- Pour la rééducation, après des blessures telles que des entorses, des fractures, des déchirures musculaires ou des lésions ligamentaires.
- Pour traiter des douleurs chroniques au dos, au cou, aux épaules, aux genoux et d’autres zones du corps. La kinésithérapie peut améliorer la posture, renforcer les muscles et soulager la douleur.
- Pour récupérer après certaines interventions chirurgicales, comme les remplacements articulaires ou les opérations de la colonne vertébrale, où la rééducation est essentielle pour retrouver une bonne mobilité.
- Pour aider les patients atteints de conditions neurologiques telles que l’AVC, la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson.
- Pour les personnes souffrant de maladies chroniques comme l’arthrite ou la fibromyalgie, la kinésithérapie peut aider à gérer la douleur et la raideur associées à ces conditions.
- Pour les personnes âgées ou d’autres ayant des problèmes de mobilité, la kinésithérapie peut prévenir le déclin fonctionnel et maintenir l’indépendance.
- Pour aider à la récupération après l’accouchement, notamment pour renforcer le plancher pelvien et réduire les douleurs de dos.
- Pour les athlètes ou les personnes actives qui souhaitent améliorer leur performance ou prévenir les blessures.
- Pour assister les patients ayant des problèmes respiratoires (comme après une pneumonie ou pour les patients atteints de BPCO) dans la gestion de leur condition par des exercices respiratoires.
- Pour les troubles comme le vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB) et autres déséquilibres.
Le métier de kinésithérapeute
Le kinésithérapeute est un auxiliaire médical (et non un médecin spécialiste), diplômé par le Conseil National de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes (CNOMK). Avec des techniques actives et passives, il travaille sur plusieurs formes de rééducation pour :
- aider à retrouver des capacités fonctionnelles,
- prévenir des affections de l’appareil locomoteur,
- prévenir des maladies neurologiques ou respiratoires.
La kinésithérapie est une discipline paramédicale, souvent prescrite après un traumatisme physique ou une blessure. Mais elle peut également intervenir pour soulager une maladie, ou des problèmes de santé causés par la vieillesse.
Le kinésithérapeute pratique effectivement plusieurs formes de soins :
- les techniques actives : renforcer les muscles et permettre une meilleure mobilité des articulations ;
- les techniques passives : lutter contre la raideur ou la contraction des muscles ;
- la physiothérapie : traitement de la douleur ou la stimulation tissulaire.
Nombreux sont ceux qui confondent le kinésithérapeute avec l’ostéopathe. La kinésithérapie emploie une méthode de rééducation et de traitement des symptômes sur une zone précise. L’ostéopathie recherche quant à elle la cause des pathologies, en tenant compte du corps dans sa globalité, pour ensuite la traiter. |